vrijdag 12 juni 2015

driekleur 187



Des églises gothiques toutes blanches, entourées de sycomores et de lauriers géants, des maisons à colonnes grecques dans des jardins de camélias, des dames au fond de calèches dont les grandes roues luisantes tournaient comme des soleils, des noirs en costumes rayés, courant dans la poussière, l’air tiède, les voix chantantes, la lumière d’or pâle criblant les voûtes de feuillage noir: Savannah.
Elles n’étaient pas encore au terme de leur voyage. Il fallait aller beaucoup plus loin, traverser de vastes fleuves aux eaux rouges, suivre pendant des heures une route étroite à travers les forêts silencieuses et les plaines brunes où les busards, quittant un ignoble festin, s’envolaient lourdement à l’approche de la voiture.

Julien Green, Journal 1928-1934, 264-265