zaterdag 11 juli 2015

wolken 1515-1521



wolkenfragmenten uit Julien Green, Journal 1928-1934

1515
Mon livre, j’y pense à tout moment, même quand je suis en train de lire autre chose. Il me transverse l’esprit par lambeaux, comme des nuages transversent le ciel. (53)

1516
Toute la sensualité du poète semble se réfugier dans la description de fleurs, de grottes, de nuages; (…) (136)

1517
Des nuages grands comme des villes passent au-dessus de nous et jettent sur la terre leurs ombres mouvantes. (227)

1518
Elle leva les yeux et vit un grand nuage sombre qui passait lentement sur la tête des arbres. (251)

1519
Le ciel se dégagait peu à peu; la lune, par la déchirure d’un nuage, baignait de ses rayons la plaine broussailleuse que traversaient les deux femmes. (254)

1520
Elles arrivaient en vue d’un arbre solitaire dont la stature énorme dominait l’horizon. A mesure que les nuages se dispersaient au loin, on distinguait les contours de sa tête hérisssée, si noire qu’on eût dit que toute l’ombre de la nuit abandonnant le ciel se concentrait dans cette ramure puissante. (255)

1521
Dès qu’il apercevait Elizabeth, il faisait mine de foncer sur elle en rentrant la tête dans les épaules comme un ours et, la saisissant dans ses doigts, il l’enlevait en l’air par un mouvement si preste et si léger qu’Elizabeth sentait à peine les mains de l’oncle Édouard autour de sa taille, et qu’elle croyait voler jusqu’aux nuages. (268-269)